La proposition qui m’a été faite d’imaginer une performance dans le cadre de la Manifestation des Rencontres d’Art Contemporain de la Médina de Tunis en Avril 2003, n’a pas été sans éveiller ma curiosité sur certaines pratiques propres au Maghreb et à la Tunisie en particulier , comme pour le Stamboli, et surtout de me faire pencher sur la légende de Boussadia _ tous deux étroitement liés et plongeant leurs racines au plus profond de l’Afrique Noire.

Mon monde occidental est loin de ces rituels religieux, de la magie, de l’extase et de la transe ; loin de moi est de singer ces pratiques ; cependant l’imaginaire fort qui s’en dégage me permettra une approche tout personnelle du personnage du Boussadia sur des acquis tous faits d’intuitions, de tâtonnements, et d’expérimentations au travers de la pratique de la performance.
La performance, le happening, l’actionnisme, quel que soit le nom que l’on donne à cette discipline qui flirte et qui s’éloigne du concept du spectacle, n’est ni danse, ni théâtre, ni cirque, ni même véritable rituel ; c’est tout cela à la fois, tantôt spectaculaire, tantôt dans l’inertie la plus totale, et c’est déconcertant, parce que la performance invente son propre temps, au moment de son déroulement.
Elle dérange parce qu’elle n’obéit à aucune règle- même pas celles de son " officiant "- comme dérangent ces rituels du fond des âges révélant la fragilité de l’être, l’inconnu et l’existence du monde.
(T)